En 1884, le choléra ravagea l’Italie, faisant des milliers de morts. Malgré une peine de trois ans de prison planant au-dessus de sa tête, Errico Malatesta se joignit à d’autres anarchistes révolutionnaires pour une mission audacieuse à Naples - le cœur de l’épidémie – dans le but de soigner celleux qui souffraient de la maladie. Ce faisant, lui et ses camarades démontrèrent l’existence d’une alternative aux politiques coercitives de l’État qui reste pertinente aujourd’hui à l’ère du COVID-19.
En 1884, le choléra ravagea plusieurs régions d’Italie, avec une virulence particulièrement élevée à Naples. Selon les statistiques du préfet, le choléra toucha plus de 14 000 personnes dans la province, tuant 8 000 d’entre elles, dont 7 000 périrent dans la seule ville de Naples. L’État réagit en imposant des mesures répressives : la ville fut placée sous la loi martiale, des restrictions de mouvement furent imposées, selon des méthodes similaires à celles employées à l’occasion du tremblement de terre de Messine ou du séisme plus récent à L’Aquila. Les volontaires de la Croix-Blanche, de la Croix-Rouge, des sociaux-démocrates, des républicains et des socialistes adoptèrent une approche très différente. Felice Cavallotti, Giovanni Bovio, Andrea Costa et Errico Malatesta, rien de moins, étaient actifs dans les rues de Naples. Et non sans risque pour leur propre santé : les volontaires socialistes Massimiliano Boschi, Francesco Valdrè et Rocco Lombardo attrapèrent le choléra et périrent.
Malatesta et d’autres camarades de diverses régions d’Italie se rendirent à Naples comme volontaires médicaux pour soigner les personnes touchées par une épidémie de choléra. Deux anarchistes, Rocco Lombardo et Antonio Valdrè, y moururent, emportés par la maladie. Le célèbre anarchiste Galileo Palla se distingua particulièrement par son altruisme, son énergie et son esprit de sacrifice. En tant qu’ancien étudiant en médecine, Malatesta se vit confier une section de malades ; ils avaient un taux de guérison particulièrement élevé car il savait comment forcer la ville de Naples à livrer de la nourriture et des médicaments en abondance, qu’il distribuait généreusement. On lui offrit une décoration officielle, l’ordre de bon mérite, qu’il refusa. À la fin de l’épidémie, les anarchistes quittèrent Naples et publièrent un manifeste expliquant que « la véritable cause du choléra est la pauvreté, et le véritable remède pour empêcher son retour ne peut être rien de moins qu’une révolution sociale. »
Le choléra est une maladie bactérienne infectieuse, généralement contractée à partir de sources d’eau contaminées, qui peut provoquer vomissements et diarrhée jusqu’à la mort. « La vraie cause du choléra » était-elle vraiment la pauvreté, ou était-ce juste une rhétorique idéologique ? Continuez à lire et décidez par vous-même.