Entre 1986 et 2004, ce sont ainsi près d’un million de personnes qui ont perdu la vie à cause de cette catastrophe nucléaire (Étude en 2010 de l’Académie des sciences de New York). Vingt ans après, 80 % des enfants de Biélorussie et de très nombreux Ukrainiens sont malades à cause de la catastrophe de Tchernobyl. Dans la région fortement irradiée (200 fois plus qu’initialement prévu) – Biélorussie, Ukraine et Russie –, le taux de certains cancers a progressé de 40%.
(*) Jacques Chirac a été premier ministre du 20 mars 1986 au 10 mai 1988.
La catastrophe nucléaire de Tchernobyl
Le 26 avril 1986 dans la centrale nucléaire Lénine, située sur un affluent du Dniepr à environ 15 km de Tchernobyl en Ukraine, qui faisait partie de l’URSS à l’époque, et à 110 km de la capitale Kiev, près de la frontière avec la Biélorussie, s’est produit un très grave accident qui a produit la fusion du cœur du réacteur numéro 4 par élévation excessive de température des barres constituantes du combustible.
Au début de l’accident, lors de la formation d’un mélange détonnant d’hydrogène et d’oxygène, des explosions se sont produites, éjectant les barres permettant le contrôle du réacteur. Sa puissance a été multipliée plus de 1000 fois en 5 secondes. Les mille tonnes de la dalle de béton recouvrant le réacteur ont été projetées en l’air et sont retombées de biais sur le cœur de réacteur. Celui-ci s’est dès cet instant fracturé et un incendie très important s’est déclaré.
Lorsque la chaleur produite par le réacteur n’est plus évacuée en quantité suffisante par le système de refroidissement, le combustible nucléaire se met à fondre, ce qui provoque la libération de grandes quantités de gaz radioactifs. Cet accident a conduit au relâchement d’un nuage de radioactivité dans l’atmosphère et dans l’environnement. C’est le plus grave accident nucléaire répertorié jusqu’à présent, une réelle catastrophe au niveau de toute l’Europe.
Sur place, les premiers jours, on n’a pas du tout mesuré l’ampleur de cette catastrophe. Les équipements sont dérisoires pour les ouvriers et les pompiers chargés d’arrêter l’incendie, qui évidemment sont tous morts très vite. Les populations à l’entour ne sont prévenues et déplacées que très tardivement. On laisse même participer 900 élèves de 10 ans à 17 ans, ce 26 avril 1986, à un marathon tout autour de la centrale nucléaire en feu !
Les conséquences de la catastrophe sont très importantes, aussi bien du point de vue sanitaire, écologique, économique que politique. On a recensé 47 morts immédiates directement attribuables à l’accident, et on estime que plus de 4000 morts supplémentaires sont survenues du fait des radiations dans les populations les plus exposées aux rayonnements radioactifs. Il y a beaucoup de controverses sur les chiffres annoncés, mais on parle de plus de 10.000 personnes qui seraient atteintes d’un cancer de la thyroïde et de 50.000 supplémentaires qui pourraient l’avoir. En Europe, il y aurait eu 10.000 malformations chez les nouveaux-nés en raison de Tchernobyl et 5.000 décès chez les nourrissons. Les populations déplacées sont traumatisées. La végétation et la faune ont péri sur un large rayon autour de la centrale.
Grave mensonge et irresponsabilité d’État
Nous avons tous été irradiés... par le mal invisible et inodore, inventé par l’homme.
Le gouvernement français nous a menti. On nous a laissé sortir dans la rue, on nous a laissé manger des aliments exposés à des taux de radioactivité considérés comme dangereux... alors même que ces aliments étaient déclarés impropres à la consommation et interdits à la vente dans tous les pays européens voisins !
Seulement voilà : la France demeure le pays possédant le plus de centrales nucléaires... et donc le plus de risques de catastrophes du nucléaire "domestique". On voulait soi-disant éviter un état de panique générale, mais le plus grave s’était pourtant déjà produit... En vérité, le gouvernement voulait surtout empêcher à tout prix les Français de perdre confiance en l’énergie nucléaire, dans laquelle la France avait tout investi... en serions-nous là aujourd’hui, tous si fiers de nos 19 centrales et de nos 58 réacteurs, si le gouvernement avait simplement pris ses responsabilités à l’époque ?
Le 1er mai 1986, alors que le fameux "nuage de Tchernobyl" survolait la France, plusieurs centrales nucléaires voient toutes leurs indicateurs dans le rouge, averties de taux de radioactivité très préoccupants. Après une vérification d’un fonctionnement parfaitement normal de leurs réacteurs, les ingénieurs comprennent que la menace ne vient pas de l’intérieur de la centrale... mais de l’extérieur ! Tous tenus à la confidentialité, personne n’a pu évoquer ce sujet à la presse à l’époque.
En mars 2005, deux « experts indépendants », Paul Genty et Gilbert Mouthon, ont remis un rapport au juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy. Ce rapport s’inscrit dans l’instruction judiciaire entamée en mars 2001 par le dépôt de plainte pour « défaut de protection des populations contre les retombées radioactives de l’accident » par l’Association française des malades de la thyroïde et la CRIIRAD. Ils affirment qu’ils ont constaté que sur la base de documents saisis lors de perquisitions dans des ministères et organismes impliqués dans la prévention du risque nucléaire, les mesures de radioactivité effectuées à l’époque par les autorités françaises, EDF, la Cogema ou la gendarmerie étaient beaucoup plus élevées que celles communiquées à la presse et à l’opinion publique.
LE GOUVERNEMENT SAVAIT, mais l’économisme, cette idéologie nocive, c’est aussi ça : empêcher à tout prix un ralentissement de la croissance, quitte à mettre en péril la vie de dizaines de millions de personnes... Au nom de l’économie, le lobby du nucléaire n’a eu aucun mal à faire taire les politiques de l’époque, représentés en première loge par Chirac, premier ministre, tout juste arrivé au pouvoir et Sarkozy, son délégué interministériel pour les énergies et le nucléaire... Premiers pas, premier MENSONGE D’ÉTAT, loin d’être le dernier !
Aujourd’hui, la France ne sait plus quoi faire des déchets engendrés par ses centrales. La France ne sait toujours pas ce qu’elle fera de tous ses réacteurs nucléaires, ayant déjà largement dépassé leur espérance de vie initiale, lorsqu’il faudra les remplacer...
La grande réponse à tout demeure inlassablement la même, aussi stupide soit-elle : ENTERRONS TOUT ! Allons-y, enterrons les déchets radioactifs dans la France rurale, pauvre et silencieuse. Cachons toutes nos horreurs que l’on ne saurait voir... Alors que nous ne savons rien "en pratique" de l’évolution de ces déchets, et que seule leur observation en surface serait "raisonnable" (tout comme l’arrêt du nucléaire pour éviter leur prolifération).
Aujourd’hui, les "experts" du nucléaire nous assurent qu’un "accident" (et surtout pas : "catastrophe humanitaire", puisque après tout le bilan officiel de l’évènement, de 4000 morts, n’est toujours pas à ce jour remis en cause) comme celui de Tchernobyl ne peut en aucun cas arriver en France... comme bien sûr il ne pouvait en aucun cas arriver en URSS avant le 26 avril 1986.
On est donc rassuré et on accepte sans aucun débat démocratique le nouveau réacteur nucléaire ITER... la voie vers la fin du monde ? Nous continuerons donc à faire l’autruche et à enterrer nos déchets radioactifs sous nos pieds, au mépris des générations futures, qui ne se souviendront peut-être plus où ils se trouvent quand elles creuseront leurs tombes pour se protéger six pieds sous terre de l’apocalypse nucléaire qui les menace tous... et au mépris aussi du risque que nous faisons courir aux extra-terrestres qui viendront les déterrer lors de leurs fouilles archéologiques sur l’espèce humaine, dans quelques dizaines de milliers d’années, lorsque l’humanité aura depuis longtemps disparue, ira die...
Où est la RESPONSABILITÉ dans tout ça ?